Aujourd’hui dans n’importe quel PMU français, il ne serait pas choquant d’entendre un Dédé la Goutte lambda, que nous appellerons Robert, demander à son barman préféré (Bernard) une petite tisane de bois à 10 h du matin.
Si Bernard est prévenant, il va fournir à Robert une pince à épiler avec sa consommation. Et oui, les éclis dans le jus de planche c’est risqué. Pour peu que la lotion soit servie bien chaude, de douces senteurs de vanille, torréfaction, bois brûlé viendront chatouiller les narines poilues de Robert. En bouche, un frais délice ! Une omniprésence d’écorces bien charnues et asséchantes, et quelques lourdes flaveurs de fruits noirs bodybuildées.
Une boisson qui n’a rien de buvable mais qui fait un carton dans les PMU de France et même soyons fou auprès de tous les français et ce depuis des décennies.
Pour ma part n’aimant pas tailler des pipes à Pinocchio à chaque fois que je veux boire du vin, et oui il s’agit bien de vin, je peux vous assurer il n’est pas trop tard, il y a du vin qui sent le raisin !
Je trouve sadomasochisme qu’un vigneron travaillant dans sa vigne avec labeur pendant toute une année viennent gâcher une si belle matière première (le raisin) si durement gagnée, par un élevage en fûts de chêne neuf avec une chauffe forte ?!
En découle des vins standardisés, sans âme avec des nez monolithiques de bois, massifs et puissants. Impressionnants certes, mais tellement peu buvables.
Nos palais sont formatés à ce style de vin, dont Bordeaux est l’exemple le plus criant. Un goût internationalisé que l’on connaît Parker ! Bêtes de concours, ils sont clinquants dans la jeunesse et s’effondrent lamentablement une fois l’EPO volatilisée.
Quid de nos AOC, de nos terroirs, de nos cépages, du savoir-faire des hommes ?
Ces vins gonflettes sont une parodie d’Expendables ! Vendangés à haute maturité pour atteindre du massif et extraire un maximum de tanins, ils subissent ensuite de long élevage en fûts de chêne hyperactifs qui finissent par les manger. En résulte de la Copeaute !
Parce que c’est l’élevage en fût qui doit être au service du vin et non l’inverse ! Le vin ce n’est pas ça, c’est gourmand, fruité, du plaisir, du caractère mais de la profondeur. C’est un voyage ! Et c’est surtout une boisson.
N’oublier jamais on reconnaît un grand vin à son coefficent de torchabilité. Un verre en appelle un autre tout naturellement.
A bons entendeurs !
